Inviter les banlieues dans l'Histoire de France

 

Bienvenue sur le blog de mon livre Que veut la banlieue ? (L'Harmattan, Paris, 2017), essai politique préfacé par Rachid Arhab. Il s'agit d'un manifeste pour en finir avec une injustice française. Il traite des "territoires fragiles" et des banlieues en particulier, pour lesquels nous avons affaire une bombe à retardement. Ce livre part de mon vécu, né en banlieue parisienne et passé par la Sorbonne et Sciences Po Paris, et de mon expérience personnelle et professionnelle à Paris et dans plusieurs régions de France. Il dresse un tableau des enjeux, tire la sonnette d'alarme auprès de nos élites et propose des solutions précises et chiffrées pour nos politiques afin que la situation s'améliore.

 

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J'ai 38 ans et exerce le métier de conseiller politique depuis quelques années. Militant de l’insertion par la culture, je me suis engagé tôt pour la lutte contre le « décrochage » scolaire puis auprès de chefs d’entreprises, d'associations et d’élus. Né dans un quartier populaire de l’Essonne (91), j'aime lire, écrire et essayer de convaincre à mon tour. Ma passion pour les livres ma transporté jusqu’à la Sorbonne où j'ai étudié la philosophie et à Sciences Po Paris. J'ai publié « Quatre nuances de France » (Salvator, 2016, Paris - disponible ici) préfacé par Jean-Louis Debré et avec un avant-propos de Jean-Pierre Chevènement. Ce livre est un dialogue sur des questions que nous nous posons tous : intégration, laïcité, banlieues, éducation, immigration, République, religion… de quatre personnes que rien ne disposait à se rencontrer : Rachid Arhab, l’ex-présentateur du JT de France2 puis membre du CSA, Xavier Driencourt, diplomate français, ancien ambassadeur de France en Algérie et Nacer Safer, un ancien sans papier algérien vivant en France depuis 12 ans. Nos entretiens vifs mais sincères reflètent un rêve d’avenir partagé, celui de la République et un amour commun, celui de la France. Une belle leçon de tolérance et de respect de l'autre, face aux tentations populistes, communautaristes et extrémistes.

 

 

 


Une bombe à retardement

La banlieue est une bombe à retardement qu’il faut désamorcer. Chômage de masse, oisiveté, pauvreté, exclusion, délabrement urbain, stigmatisation, insécurité… alors que l’autre face de la médaille, c’est que la France est une « République sociale. » Nous sommes un des rares pays dans le monde où les luttes sociales ont permis de cheminer vers le progrès social, moins d’inégalités, et la promesse du mérite. Il existe ou a existé de nombreuses républiques « sociales. » Mais nulle part dans le monde, me semble-t-il, cette doctrine n’est autant entrée en pratique, de manière encore plus prégnante pendant le vingtième siècle. C’est sur cette spécificité française que s’appuient les propositions de ce livre pour dépasser le constat. C’est cette dynamique, cette marche vers le progrès social qu’il convoque pour un nouveau souffle contre la « fracture sociale » française.

La réalité nous rattrape et nous dit que les territoires fragiles existent, qu'on les appelle banlieue, ghetto, etc... et qu'ils sont une bombe à retardement. La banlieue est comme une société parallèle dans un pays riche. Comme si elle était laissée en marge de l’Histoire. Un modèle urbain, économique et social que des membranes visibles et invisibles condamnent indéfiniment au confinement et à la stagnation.

Un réservoir de croissance

Développer les banlieues, ce n’est pas de la « charité », c’est investir dans le pays. Comme l’a démontré France Stratégie[1], le coût les seules inégalités d’accès à l’emploi et aux postes qualifiés s’élèverait à 150 milliards d’euros, soit 7 % du PIB. 

Or nos « quartiers », fait méconnu, ont un taux de création d’entreprises deux fois supérieur à la moyenne nationale avec 550 000 entreprises créées tous les ans. Il faut les accompagner pour les aider à croître et créer des jobs, à enrichir en emplois leur croissance. Il faut aussi réformer les mécanismes d’aides à l’emploi des jeunes qui sont complexes, s’empilent et empêchent de distinguer ce qui marche du gaspillage d’argent public.



[1] « Le coût économique des discriminations », 2015.

 

Des chiffres méconnus

La banlieue est méconnue  et orpheline. Livrés à eux-mêmes, ces territoires sont pourtant avec 11,6 millions d’habitants le premier bassin de population en France.  Les « banlieues sensibles » (les ZUS, Zones urbaines sensibles) ce sont  quant à elles plus de 4 millions de personnes, soit 7% des Français, dont 1,3M en Ile-de-France. « Un français sur dix » donc. Elles sont marquées par un taux de pauvreté trois fois plus élevé que la moyenne nationale, un mineur sur deux qui vit sous le seuil de pauvreté, un taux de chômage des jeunes actifs de 45% contre 23% en moyenne nationale, etc, etc...  Et la braise couve sous la misère sociale. Les acteurs de terrain font remonter des risques d'explosion imminente. Fait méconnu, d’autres émeutes ont eu lieu depuis 2005. Moins couvertes médiatiquement, mais pas moins révélatrices du pourrissement de la situation, elles ont touché Villiers-le-Bel (2007), Vitry-le-François (2008), Grenoble (2010), Amiens (2012)...  Les banlieues pourraient s’embraser à nouveau au moindre évènement tant la défiance est grande à l’instar du traumatisme causé par l’affaire Théo L. à Aulnay-sous-Bois début 2017.