Regagner l'école

Rattraper le temps perdu en matière de scolarité. Avec l’éducation civique d’abord, en la réhabilitant à l’école primaire et au collège dans nos banlieues. En en finissant ensuite avec l’éducation prioritaire qui devait être temporaire mais qui a fini par consacrer un modèle d’école à deux vitesses.

 

 

Des chaînes d'inégalités

Les élèves scolarisés dans les banlieues ont deux fois plus de retard dans leur scolarité qu’ailleurs. C’est parce que notre système scolaire « amplifie les inégalités sociales » (Rapport du Conseil national d’évaluation du système scolaire, 27 septembre 2016).

 

Or, dans une « république sociale », la moindre des barrières est de s’assurer que l’éducation ne soit pas une valeur économique. Elle ne peut pas souffrir de compromis. Faire de l’éducation la priorité des priorités dans nos banlieues, rendre la justice sociale par la religion de l’égalité, cela commence par une éducation pour tous dans les meilleures conditions.

 

Il y a plusieurs « chaînes d’inégalités » qui enserrent l’école publique et qui ont été mises en évidence : inégalités de traitement, de résultats, de diplomation et finalement d’insertion. Claude Lelièvre, historien de l’éducation, n’avait pas hésité à parler de nouvelles formes de « discriminations négatives » à l’encontre des enfants d’immigrés concentrés dans les zones d’éducation prioritaire.

 

Nos contradictions

Laissez-moi faire tomber un préjugé qui nous aveugle. On pense que l’éducation prioritaire est une solution mais on se trompe. Nous injections 1,3 milliard d’euros par an mais nous avons deux fois plus de jeunes sans qualification que nos voisins allemands.

 

Nous sommes fiers de notre école, mais nous ne nous faisons que nous faire du bien moralement avec l’éducation prioritaire.

 

Ce sont chaque année 1,3 milliard d’euros supplémentaires dédiés à l’éducation prioritaire, alors que les pays scandinaves, notamment les Finlandais, font beaucoup mieux que nous avec beaucoup moins.

 

Autre cliché qu’il faut faire tomber : nous serions le pays de la méritocratie. Au-delà des exemples anecdotiques et des récits cosmétiques, la réalité c’est que 25 % des collégiens issus des ZUS s’orientent vers une filière générale en classe de Première. 40 % des enfants de cadres décrochent un baccalauréat scientifique. Ils sont seulement 3 % chez les enfants d’employés de services…Nous sommes en réalité le pays de la « reproduction sociale !

 

Enfin, l’enjeu de la réussite c’est aussi celui des devoirs à l’école. Seulement 24 % des enfants d’ouvriers et d’inactifs parviennent en 6e sans redoublement alors que c’est le cas de 65 % des enfants de cadres, d’enseignants et de chefs d’entreprise… Depuis 2002, le poids de l’origine sociale sur les performances des élèves de 15 ans a augmenté de 33 %.

 

Nous sommes donc inégaux par nature devant l’efficacité des devoirs à la maison.

 

 

 

 

 

 

Refonder l'éducation prioritaire

ll faut refonder l'éducation prioritaire et l'orientation en France. L'éducation prioritaire d'abord avec le mot d’ordre de la dotation proportionnelle systématique des écoles et des établissements en fonction des difficultés sociales des élèves, avec un avantage donné à l’école primaire. Oui il faut mettre fin au système des ZEP car il consacre un modèle à 2 vitesses. L'Etat oit coordonner les objectifs que se fixent les établissements en matière d’orientation, car ils qui peuvent être parfois contradictoires. Enfin, la mise en place d’un programme national de temps scolaire dédié aux devoirs doit résorber ces inégalités. Parce que nous ne maîtrisons pas tous les bases de la pédagogie pour accompagner nos enfants de manière équitable, il s’agit d’intégrer à l’école ce temps, pour les parents et élèves qui le souhaitent.